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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 17:32

   Les élèves hispanisants de Première ont décidé de célébrer El Día e, le jour de l’espagnol.

   Depuis 2008, l’Institut Cervantes, à travers différentes activités,  propose aux hispanophones du monde entier de manifester leur attachement à leur langue.

   Cette année, Mme Fontaine, professeure d’Espagnol du lycée, a proposé à ses élèves d’organiser leur propre Día e, et c’est avec enthousiasme que les jeunes  se sont investis dans  différents projets autour de la langue qu’ils étudient.

   De très beaux poèmes ont été composés et présentés sous forme de calligrammes ; ils ont été exposés au CDI.

   Il  a été aussi possible d’y feuilleter le Ficcionario, dictionnaire de fiction qui réunit les créations linguistiques des élèves.

   Enfin, chacun d’eux a écrit sur un petit papier de couleur son mot espagnol préféré et expliqué son choix à l’ensemble du groupe, puis, attachés à des ballons, ces mots se sont élevés dans le ciel, symbolisant ainsi l’expansion de l’espagnol dans le monde.

   Rappelons que l’espagnol est la langue officielle de vingt-et-un pays, que plus de cinq cent millions de personnes parlent cette langue dans le monde et que deux cents élèves l’étudient au lycée Arago.

   El Día e étant une fête, ce fut aussi l’occasion pour les élèves, vêtus aux couleurs de l’Espagne, de déguster turrón, tortas y mazapanes.

Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
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Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !
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Calligrammes au CDI, puis lâcher de ballons : faites défiler les images en cliquant sur les côtés !

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14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 15:22

   Dans le cadre de la MPS, enseignement d’exploration en seconde A, C et E, assuré par Mmes Fléron, Sarhan et Seignon et M. Menonville, le Directeur du département d'œnologie de la Faculté des Sciences de Reims, M. Marchal, est venu  le 15 septembre 2014 au lycée afin de nous convier à une conférence interactive sur le « jus de raisin ». Après nous avoir présenté la vinification du raisin de la région en Champagne, il nous a fait goûter des jus de cuvée et de taille afin de nous faire apprécier les différences de couleur, de saveur et d’acidité de raisins fraîchement pressés. Et nous avons terminé la séance par des questions-réponses sur la vigne, les études et métiers en relation avec elle. Le métier d'œnologue, en particulier, a retenu l'attention. M. Marchal nous l'a défini précisément, avant d'élargir notre culture dans ce domaine si important pour la Champagne et son célèbre vin pétillant.

   L'œnologue est une personne qui s’occupe de la science du vin. Son domaine d'application s’étend de la culture de la vigne à l'élaboration du vin et son conditionnement ainsi que, par extension, à la dégustation, conservation et consommation du produit fini. L'œnologue intervient dans les nombreuses étapes d'élaboration du vin et notamment au cours de la fermentation.

   La notion de "cépage" a également été présentée. «Cépage» est le nom commun donné à une variété de vigne. On distingue les cépages blancs (chardonnay, riesling, sauvignon, chenin, viognier, etc.) et les cépages rouges (pinot noir, cabenet-sauvignon, syrah, malbec, etc.). Chaque cépage a des spécificités propres, qui donnent son identité au vin.

 

Conférence interactive sur le jus de raisin.

La vinification représente les étapes du traitement de la vendange depuis le pressurage (extraction du jus / moût) jusqu'à l'obtention du vin proprement dit. Selon le type de vin recherché, l'œnologue peut faire le choix de différentes techniques de vinification qui mèneront chacune à un type de vin particulier ou qui favoriseront certaines caractéristiques du cépage vinifié (fruité, acidité, etc.).

  Et après ? La dégustation du vin est la technique qui permet de goûter un vin et d'en apprécier les qualités et les arômes. La dégustation se compose traditionnellement de trois étapes d'analyse, correspondant à l'utilisation de trois sens :

- la robe, par la vue

- le nez, par l'odorat

- la bouche, par le goût et l'odorat qui intervient par rétro-olfaction (perception par voie rétro-nasale).

   La dégustation, on le comprend, est un outil essentiel en œnologie pour compléter nos connaissances scientifiques.

   L'œnologue fait un travail important pour mieux connaître le vin et l'améliorer, et donc contribue à réjouir le consommateur averti, le véritable amateur de vin.

 

Thomas Bertin, Seconde E

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P.S. Le grain de sel d'Aramis

Voltaire, déjà, célébrait le champagne dans son poème Le Mondain (1736) :

 

Allons souper. Que ces brillants services,
Que ces ragoûts ont pour moi de délices !
Qu’un cuisinier est un mortel divin !
Chloris, Églé, me versent de leur main
D’un vin d’Aï dont la mousse pressée,
De la bouteille avec force élancée,
Comme un éclair fait voler le bouchon ;
Il part, on rit ; il frappe le plafond.
De ce vin frais l’écume pétillante
De nos Français est l’image brillante.

 

     

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 12:02

   Le titre, volontairement, n'est pas sans évoquer La Solitude du coureur de fond, la nouvelle d'Alan Sillitoe, adaptée au cinéma par Tony Richardson en 1962. Le poème ci-dessous n'est-il pas une invitation à voir le sport autrement, de l'intérieur ? Loin des podiums, des images médiatiques, c'est aussi, délibérément, une réécriture inattendue d'un célèbre poème de Victor Hugo...

 

                       Parthenay

 

Je regarde la ville, si calme, si paisible,

La nuit de son ombre orangeâtre l'a repeinte.

Demain ne souffrira pas cette cité sainte,

Non, mais elle rira de mon épreuve pénible.

 

Mon cœur se serre, et comme s'il était fuyant,

S'échappe au bout de mes doigts, fuse dans mon corps,

Jusqu'à la pointe de mes cheveux, il bat fort.

Mes jambes, pensant à l'aube, tremblent, s'effrayant.

 

Vais-je réussir ? J'ai peur. Si simple pourtant !

Tenir la distance, subir la douleur, courant.

C'est terrifiant. Répondre aux demandes, aux attentes :

Briller, exceller, sont les ordres. Chose étonnante ?

 

Car demain, dès l'aube, dans la ville sous mes yeux,

Ce n'est vers nulle autre tombe que la mienne

Que je courrai, poursuivie par ma peine,

Souffrance de milliers de secondes, tout au mieux.

 

Il y aura eux, aboyant «Plus vite ! T'es lente ! »

Puis eux pensant « Elle vaut rien, la débutante ! »

Et derrrière leurs masques, à elles, leurs regards

Qui me crient «Je vais te bouffer moi, tu vas voir ! »

 

Les voitures, les routes, les gouttières ci-dessus

Ont une chance que j'échangerais contre tout.

Demain, elles, elles n'auront pas à se lever,

Demain, elles, resteront couchées, ininquiétées.

 

Puis, parcourant les belles étoiles, je me dis :

« Les lumières se lèvent chaque nuit,

Leur devoir est : scintiller. Je veux faire ainsi,

Toute quiète : Je brillerai demain, moi aussi ! »

14 avril 2013

 

                                                                            C.L, Première S

 

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    Je ne peux m'empêcher de penser, relisant la cinquième strophe, aux derniers chapitres de W, ou le Souvenir d'Enfance, le livre bouleversant de George Perec paru en 1975, qui alterne fiction et autobiographie. Derrière la séduction des apparences, la découverte progressive de la terrifiante réalité, mais ...comme L'Espérance est violente !

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 15:01

Thème : La Guerre

   En cette année de commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, le thème retenu pour les étudiants des classes préparatoires ATS ne surprend guère. La Comédie de Reims invitait déjà à la réflexion avec la série de conférences-performances de Jean-Yves Jouannais présentées cette année et l'année précédente sous le titre L'Encyclopédie des guerres (le lien renvoie à une présentation par Jean-Yves Jouannais de ce livre en cours, élaboré au fil des séances, commencé en septembre 2008 au Centre Georges Pompidou, à Paris).  Place au programme, et bonnes lectures !

Français - Philosophie en ATS : lectures 2014 -2015

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 18:59

   Mme Nassehi, professeur de Lettres-Histoire de la classe de Première TBEE, a incité ses élèves à écrire des textes suite à un cours sur le Surréalisme. En voici deux, à déguster avec délectation...

 

LA FOLIE VERTE

 

Tu me procures une jouissance qui a un côté discret.

Ton odeur et ton goût subtil m’aident à dormir dans ton épaisse fumée.

Je te réduis en miettes de sable

Car tu fais de moi un homme coupable.

 

Tu me transmets un océan de bonheur

Car je t’aime à toute heure

Tu es sûrement inégalable

Comme de grands tableaux ou de grandes fables.

 

Dans ma vie tu seras ma femme

Mais tu pars, telle une méchante Dame

La vie en rose, c’est des épines dans les yeux

Tu m’as fatigué, je retourne dormir un peu

 

Tu es charmante, pure et nue

Tu es voyageuse, donc notre futur est ambigu

Merci pour tout ce plaisir

Je ne cesserai jamais de te le dire.

 

Paul Catillon, 1 TBEE

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Cliquez pour agrandir ! Photographie © Aramis

Cliquez pour agrandir ! Photographie © Aramis

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Nue sur le sable,

Une femme dormait.

Elle avait sur sa poitrine

Une rose posée,

Que son amant avait laissé,

Après l’avoir aimée.

Seul l’océan posait sur elle

Son regard discret.

En réalité, cette femme ne dormait pas,

Et ses pieds commençaient à toucher l’eau

Comme un ange peint sur un tableau.

Son esprit montera sûrement vers l’au-delà

Car partir le plus loin possible,

Et ne jamais revenir,

Est son unique et dernier souhait.

                                                             Julie Moreau 1TBEE

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 18:46

   À l'occasion de la séquence « Voyage poétique au XVIe siècle », les élèves des classes 2TBEE et 2SEFC ont été invités par leur enseignante de Lettres-Anglais, Mme Gallée, à écrire...des poèmes sur l'objet d'étude qui sert de titre à cet article. En voici une première sélection, illustrée par une image choisie par les élèves :

 

Frère tu m’protèges même quand tu n'es pas là

T’assures mes pas et tu seras toujours derrière moi

Axel et Nicolas, représente, on est là

Mon amour pour toi

Fera des éclats

Jusqu’en Alaska.

Nicolas Dumoux, 2TBEE

Des goûts et des couleurs, discutons-en ! (1)

J’inspire la force de ses yeux doux,

Quand il me parle je plonge dans un monde de joie,

Sa présence est un espoir,

Son sourire est une guérison

 

Je brûle de son absence,

Il est la seule étoile qui illumine mes sentiments

Mes sentiments qui étaient cachés,

Malgré le temps passé il les a retrouvés

 

Maintenant  ils ne peuvent plus s’échapper

Car  sur son cœur,

Il les a attachés.

Aysé Nour, 2TBEE

 

(à suivre)

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 11:48

   Vendredi 17 Janvier, la Compagnie Peu Importe, contactée par Mme Fontaine, professeur d'Espagnol, a présenté sa dernière création bilingue dans l'amphithéâtre du lycée. Cette année, neuf élèves hispanisants de Terminale sont devenus des comédiens pour l’occasion et ont interprété un rôle dans ce spectacle, dont voici le synopsis.

La Compagnie "Peu importe" au lycée Arago

Femme gauche…sur tacón derecho

   Perchée  sur un seul talon haut, María Isabel Anita Carmen de Jesús est une femme blessée, dont la vie est bancale.

   Elle dit qu’elle est déjà morte trois fois…

   Lorsqu’enfant elle a dû renoncer à son troisième œil qui lui conférait un super pouvoir… Quand elle a perdu son travail, vingt ans auparavant…. Et finalement, quand l’homme de sa vie est parti, avec sa chaussure gauche, la laissant boiteuse à jamais.

   La femme gauche perchée sur son talon droit vit dans un caddie aujourd’hui… dans la rue… Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

   Suivez les pas de la femme gauche et remontez la trace de son passé.

La Compagnie "Peu importe" au lycée Arago

   Les élèves choisis ont dû apprendre leur texte quelques jours à l’avance, mais ils n’ont passé que trois heures avec la comédienne et le metteur en scène avant de jouer devant une assemblée de 150 élèves et professeurs.

   La représentation a été suivie d’un échange avec la comédienne professionnelle et les  acteurs d’un jour. La performance a été saluée par l’ensemble du public ; Mme Malmberg, Proviseure-adjointe, a applaudi les jeunes acteurs, et M. Tschens, Proviseur, les a reçus ensuite autour d’une collation fort conviviale.

   L’expérience s’étant révélée extrêmement positive, une nouvelle collaboration avec la Compagnie Peu Importe est envisagée pour la prochaine année scolaire...

  Ci-dessous quelques photographies des lycéens-comédiens amateurs, masqués ou masque bas.

La Compagnie "Peu importe" au lycée Arago
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Pour finir avec le sourire...Cliquez aussi pour agrandir !

Pour finir avec le sourire...Cliquez aussi pour agrandir !

Pour en savoir plus sur la Compagnie Peu importe  : - leur site

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 14:09

Intentions / Objectifs : Comme les trois années précédentes, ce projet s’inscrit dans la volonté affirmée de faire de la classe ATS (Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles ouverte aux détenteurs d'un BTS ou d'un DUT, donc Bac + 3) une classe ouverte sur la vie culturelle locale. Il permet d’élargir la culture générale des étudiants, ce à quoi nombre d’écoles d’ingénieurs sont très sensibles.

   Cette année, la Russie est à l'honneur...

Programme

1) Oblomov, librement adapté du roman de Ivan Gontcharov. Conception et mise en scène de Dorian Rossel.

   Oblomov, anti-héros russe, refuse tout et s’enferme dans sa chambre. Incapable de prendre des décisions ou d’effectuer la moindre action importante. Nonchalant, paresseux, fataliste.
   Mais Oblomov n’est pas un adolescent contemporain, Oblomov est le héros d’un roman de 1859, l’une des figures mythiques de la littérature russe. Aristocrate oisif, il est, dans la culture slave, le prototype de l’homme paresseux et médiocre, qui a renoncé à ses ambitions pour une léthargie rêveuse.
   Un siècle et demi plus tard, cette figure est-elle encore d’actualité ? On pense alors à ces jeunes Japonais qui vivent reclus et que l’on appelle les « hikikomori ». Combien d’Oblomov, autour de nous, qui cultivent la flânerie, la résistance passive ou la dépression pour échapper aux luttes de pouvoir ? Ce droit à la paresse révèle un profond mal-être dans une société sans sens.
  Si Oblomov n’a plus de force, avec cette nouvelle adaptation les acteurs vont nous donner un coup de fouet !

   Une pièce qui rejoint évidemment le thème du programme annuel, le temps vécu : la paresse n’est-elle pas une manière de vivre le temps ??

Mercredi 5 février à 19h30 / Grande salle de la Comédie

Durée : environ 2h

 2) Les Enfants du soleil, d’après Maxime Gorki. Adaptation et mise en scène de Mikaël Serre.

Un monde malade. Une élite impuissante à développer une voie alternative. Un grand classique de la littérature russe, adapté par un artiste d’aujourd’hui. L’auteur situe sa pièce en 1862, durant l’épidémie de choléra, l’une des plus mortelles qu’ait connue la Russie. Dans la maison du scientifique Protassov et de son épouse Elena vivent l’artiste Vaguine qui est amoureux d’Elena, la riche veuve Mélania qui à son tour aime Protassov, et le vétérinaire, Tchepournoï qui aime depuis longtemps Lisa, la sœur de Protassov. Tous sont à la recherche d’un accomplissement et d’une vie meilleure.

Les Enfants de Gorki sont en récession, en faillite et ceux qui devaient prendre la relève s’écroulent. Ils prennent parti mais finissent par se démobiliser. Ils pensent que la science, l’art, l’amour peuvent nous sauver et former une sorte de politique poétique. Si ce n’est pas le choléra qui frappe à nos portes de nos jours, comme chez Gorki, c’est une autre maladie qui nous guette, comme celle décrite par l’artiste Joseph Beuys dans un entretien de 1984 : « J’en arrive aujourd’hui à la conclusion que le foyer de la maladie réside dans l’argent ».

Mardi 18 février à 20h30 + Mercredi 19 février à 19h30 / à L’Atelier

(2 groupes d’environ 20) / Durée : 1h45

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La version de référence du roman, intégrale ! Traduction : Luba Jurgenson.

La version de référence du roman, intégrale ! Traduction : Luba Jurgenson.

Un extrait du roman adapté pour le spectacle : Prologue 2 Oblomov et NarrateurS (c'est une des originalités de cette adaptation que de proposer une vision chorale d'un personnage ou d'une instance, ce qui permet de visualiser la notion même de débat de conscience, de multiplicité intérieure)

Oblomov : Ce jeu perpétuel de petites passions minables... Cette course perpétuelle à tombeau ouvert... Et surtout la rapacité, les crocs-en-jambe qu’on n'arrête pas de se faire... Ces passages en revue de la tête aux pieds... À les voir, les gens, on dirait... Ils ont l’air si profonds, une mine si grave. Mais qu’est-ce qu’on entend : « L’ennui » /// « l’ennui» /// « l’ennui ! »

Mais où est l’homme là dedans ? Où est son entité ? Où s’est-il caché ? Disparu ? Eparpillé en des broutilles ?...

Le monde... La société... On fait exprès de m’y envoyer dans le monde ! Pour m’enlever encore plus l’envie d’y être.

Elle est belle la vie ! Que veux-tu qu’on y cherche ? Des intérêts de l’esprit ? Du cœur ? Mais où est l’axe autour duquel tout ça est en train de tourner ?

Il n’y en a pas, il n’y a rien de vivant, rien qui vous touche.

Tous des cadavres, des gens qui dorment, bien pire que moi, ces gens du monde et de la société !

C’est vrai, ils ne restent pas couchés, ils marchent et courent, toute la journée, d’un coin à l’autre comme des mouches, et ça bourdonne, ça bourdonne. Mais est-ce ce que ce ne sont pas des cadavres ? Est-ce qu’ils ne dorment pas, assis qu’ils sont toute la journée ? En quoi suis-je plus coupable qu’eux quand je reste couché sans m’empoisonner la tête avec leurs discours ? C’est ça des êtres vivants, éveillés ? Ils se rassemblent pour un repas, pour une soirée comme ils vont au travail, sans gaîté, sans chaleur, pas une lueur de sympathie ! Mais qu’est-ce que c’est que cette vie ? Je n’en veux pas, moi. Qu’est-ce que j’y apprendrais, qu’est-ce que je pourrais en retirer ? Qu’ils aillent au diable... Moi, je les laisse tranquilles mais je ne trouve pas qu’ils mènent une vie normale. Non, ce n’est pas une vie normale, c’est une déformation de la vie. Zakhar ! Moi, je reste chez moi, je dois finir mon plan...

NarrateurS : Mais qu’est-ce qu’il y a dedans ? C’est quoi ton plan ?

Oblomov : Rentrer dans mon domaine à Oblomovka.

NarrateurS : Qu’est-ce qui t’en empêche ?

Oblomov : Le plan n’est pas fini, je m’installerai dans une maison neuve, aménagée pour la tranquillité... Le matin, je me lève Il fait un temps splendide, un ciel tout bleu et sans nuage. En attendant que ma femme se réveille, je mets ma robe de chambre et je vais faire un tour au jardin, dont les arômes m’enivrent. Là, le jardinier arrose les fleurs, taille les haies, je compose un bouquet pour ma femme. Après, je me baigne à la rivière et, quand je reviens, sur le balcon, ma femme est là, en chemise de nuit « Le thé est prêt ». Oh, ce baiser ! Je m’installe à la table dans un fauteuil moel- leux : des biscuits, de la crème, du beurre frais... Ensuite, on se promène, tranquillement, comme dans un rêve, sans rien se dire, on compte les minutes de bonheur comme le pouls qui bat. On recherche l’écho d’une émotion dans la nature... La vie comme ça, c’est de la poésie et les hommes passent leur temps à la défigurer. A la cuisine, pendant ce temps-là, ça chauffe... les couteaux claquent... on hache le persil... deux-trois autres amis de confiance arrivent, toujours les mêmes qui portent sur nous des regards bienveillants. On dis- cute, on rigole, un ange passe et l’on n’a pas peur du silence. C’est la plénitude des désirs satisfaits, une méditation de la jouissance... Puis on va dans les champs, on s’allonge sur le foin fraîchement coupé et on somnole. Au loin on entend déjà revenir nos paysans et lorsqu’ils nous aperçoivent, ils nous saluent, portant leur faux sur leur épaule. Mais la nuit tombe déjà, alors on rentre, on repasse à table, puis on écoute de la musique, la Casta diva de Bellini et on se prélasse en écoutant...

NarrateurS: Quoi d’autre ?

Oblomov : Rien, c’est tout. Et toute la vie pareil. Jusqu’aux cheveux blancs, jusqu’à la tombe. C’est ça la vie !

NarrateurS : Non, ce n’est pas la vie. C’est de l’oblomovisme.

-Noir- - Musique -

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Autour d'Oblomlov et de l'oblomovisme

   Le terme d'oblomovisme, que Gontcharov place dans la bouche de Stolz, l'ami fidèle d'Oblomov, qui tente de le "guérir", a été repris par le critique littéraire russe Nikolaï Dobrolioubov qui, à la fin de son article titré "Qu'est-ce que l'obromoverie ?" conclut ainsi :

   « En chacun de nous il y a une bonne part d'Oblomov et il est trop tôt pour prononcer son oraison funèbre. »

   Selon Wikipédia, l'oblomovisme ou encore oblomoverie est un mélange d'apathie, de léthargie, d'inertie, d'engourdissement, de rêverie inactive, qui se manifeste dans l'horreur du travail et de la prise de décision, la procrastination.

   Le terme de "procrastination" est d'ailleurs à la mode, comme en témoigne l'essai de John Perry - un professeur de philosophie (Université de Stanford) non dénué d'humour -  dont vous trouverez la couverture en bas de cet article.

   Le réalisateur russe Nikita Mikhalkov a adapté le roman sous le titre Quelques jours de la vie d'Oblomov (1980, 135 minutes)

 

"Quelques jours de la vie d'Oblomov" dans le volume II consacré à Nikita Mikhalkov chez Agnès b.

"Quelques jours de la vie d'Oblomov" dans le volume II consacré à Nikita Mikhalkov chez Agnès b.

Projet culturel de la CPGE ATS / 2013 - 2014

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 11:43

   Emmenée par Madame Fléron, professeur de Sciences-Physiques, la classe de Seconde A  a visité jeudi 30 janvier le nouveau planétarium. Trois élèves, Anna, Armand et Théo, ont rédigé un compte-rendu, reproduit ci-dessous illustré par trois de leurs photographies.

La Seconde A au nouveau planétarium de Reims

   Nous avons pu découvrir l'univers qui nous entoure grâce à un outil de projection puissant, techniquement impressionnant, et ainsi en savoir davantage sur l’astronomie aujourd'hui. La séance était projetée sur un dôme servant d’écran ; nous étions sur des sièges inclinés vers l'arrière.

   Les premières images qui nous sont apparues étaient complètement renversantes : le réalisme de l'outil était tel qu'on croyait qu'il n'y avait pas de dôme au dessus de nous, mais bien le ciel étoilé !

La Seconde A au nouveau planétarium de Reims

   Le Planétarium est le lieu idéal pour aborder les notions de repérage ou de mouvement, liées à l’observation de phénomènes naturels bien connus comme la succession des jours et des nuits, les saisons ou encore les phases de la lune. Nous avons également pu observer les multiples constellations ainsi que les planètes et les étoiles principales.

   C'est une véritable expérience de vie qui nous fait voyager virtuellement dans l'Univers visible ou non visible par l'homme avec un réalisme saisissant, grisant. C'est une expérience presque indescriptible, vraiment intéressante. En sortant de la salle de projection, vous vous sentirez sûrement calme et apaisé après cette visite de l'Univers qui amènera par la suite un nombre infini de questions dans votre tête...questions que nous ne manquerons pas de poser en classe !

   Nous vous conseillons d'y aller. Nous ne nous attendions absolument pas à ce genre de représentation et la seule chose qu'on voulait en sortant du planétarium, c'était y retourner !

Anna, Armand et Théo, élèves de Seconde A.

La Seconde A au nouveau planétarium de Reims

Pour plus d'informations : - le site du nouveau planétarium de Reims

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 16:06

(Suite de la publication de travaux d'élèves liés à la sortie Dali - Moreau du 2 mai 2013)

   Le gisement n'est pas encore épuisé ! Je pensais vous livrer cette histoire pour Noël, car c'est une sorte de conte qu'Alizée Rissel-Chapuis, élève l'an dernier en Seconde B dans notre lycée, a imaginé à partir de sa visite de l'Espace Dali. Comme on peut lire des contes à toute époque de l'année, et ne l'ayant pas revue depuis son départ pour une classe de première dans un autre lycée rémois, j'ai pris le temps de corriger son texte, à mon rythme - le texte est tout de même assez long ! Quant aux illustrations, Alizée les suggère plutôt qu'elle ne les désigne. Il en manque, vous y suppléerez...par votre imagination débordante ! La voici, enfin...

Une Rencontre extraordinaire.

Salvador Dali - La Persistance de la mémoire (1931), huile sur toile

Salvador Dali - La Persistance de la mémoire (1931), huile sur toile

   Pierre marchait le long du canal, seul. Pour tout dire, il n’avait pas vraiment d’ami ni de famille depuis la mort de son frère jumeau. Il avait été diagnostiqué comme personne ayant des hallucinations, il n’avait pas retenu les termes employés. Ça le prenait par moment, sans jamais prévenir. Seule la maladie mentale le décidait. Il avait pour habitude de marcher le long du canal, comme s’il partageait la vie d’autres personnes, de cette grand-mère assise sur son banc lançant du pain au canard, ou bien de cette famille faisant du vélo. Tout cela paraissait si naturel, mais Pierre n’en avait pas vraiment conscience.

   Ce beau jour quasi printanier du mois de septembre l’incita à changer d’air. Il opta pour le parc, un endroit calme sans trop de personnes, et surtout où le soleil pourrait réchauffer son visage assez pâle, réchauffer ce corps sans sentiment. Se laisser aller au gré du temps, lui,  auparavant souriant, heureux et bien vivant…Mais depuis ce 21 septembre qu’il n’oublierait jamais, jour où son frère, Matthieu, lui avait demandé d’aller faire quelques courses et qu’il avait préféré rester au chaud chez lui, ce 21 septembre où l’accident mortel était arrivé,  Pierre avait connu la souffrance. Lui, d’habitude si joyeux, était tombé dans la dépression et dans la maladie. Il ne pouvait changer les choses, se montrait de plus en plus agressif à cause de la perte de son double, son frère jumeau. Il s’était dit alors que tout était de sa faute, que tout cela aurait dû lui arriver. Il n’avait pas le moral à relever la tête, tout cela lui paraissait lointain. Pierre avait été envoyé en hôpital psychiatrique à cause de sa violence et en était sorti seulement six mois plus tard. Il avait repris ces habitudes et décidé que chaque jour qui passerait,  il irait alors marcher pour pouvoir partager le bonheur des uns et des autres. Pour voir ce qu’il était avant, voir ce que cela faisait de vivre et de ne pas dépérir. Des mois avaient passé, et le jour du 21 septembre était revenu. L’automne ne se montrait pas encore. Un an que son frère était parti, un an…         

    Une fois au parc, il décida de ne plus marcher, mais de s’asseoir et d’attendre. Ce n’était pas un jour comme les autres et ce jour changerait peut-être sa vie, d’ailleurs. Il était assis, là, seul, sans autre compagnie que celle de quelques pigeons. Un étrange personnage s’approchait, sans lacet, ni chaussette dans ces chaussures. Cela intrigua Pierre. Car mis à part ses pieds nus dans ses chaussures sans lacet, et en dépit de son pantalon tricolore, il paraissait plutôt normal. Brun, aux yeux marron, mais des yeux pétillants comme ceux des enfants. Et c’est ainsi que l’homme s’assit près de lui et lui posa une question, vraiment inattendue :

- Aimez-vous les pigeons ?

   Cela intrigua Pierre au plus haut point, et il lui répondit que non. C’est alors que l’homme se mit à courir après les pigeons, comme pour les chasser du banc. Puis il revint et ils commencèrent à parler.

- Désolé pour cette démonstration de chasse, mais je ne les supporte pas depuis qu’ils ont détruit une de mes inventions,  je ne les supporte plus !

- Pas de problème, vous faites ce que vous voulez, Monsieur.

- Oh ! Voyons, ne m’appelle pas Monsieur ! Moi, c’est Louis, enchanté !

- Hum, enchanté, je m’appelle Pierre.

- Dis-moi Pierre,  tu n’as pas l’air si heureux que cela, je me trompe ?

- Je ne sais pas, mais il se fait tard. Je vais rentrer chez moi, bonne soirée.

- Comme tu veux, à plus tard peut-être !

   C’était la première fois que Pierre rentrait aussi tôt chez lui. Il passa la soirée à réfléchir. Pourquoi quelqu’un était-il venu lui parler ? D’habitude, personne ne s’intéressait à lui et ne lui adressait la parole. Qui était cet homme imprévisible ? Il se demanda alors si c’était une aide envoyée par son frère, cela expliquerait pourquoi ce 21 septembre. Il décida de s’endormir. Le lendemain matin, il retournerait au parc pour voir si c’était une hallucination, ou non.

   Le lendemain matin arriva, et Pierre décida d’aller sur le même banc, pour voir si son cerveau lui jouait des tours. Comme certaines fois. C’est alors qu’une main se posa sur son épaule, cela le fit sursauter.

- Salut Pierre, comment vas-tu ?

- Bonjour Louis, ça peut aller, et vous ?

- Tutoie-moi ! Moi, ça va ! Dis-moi, j’étais presque sûr de te revoir ce matin. Tu voudrais un rutono ?

- Un rutono ? Qu’est-ce que c’est ?

- Oui, un rutono, tu as bien entendu. C’est une de mes propres créations, et je ne peux pas te dire de quoi il s’agit. C’est une recette secrète, mais dans tous les cas c’est un gâteau, si tu veux savoir !

- Bon, bah, d’accord.

   Pierre prit le petit gâteau, qui n’était pas plus gros qu’un escargot, et le mit dans sa bouche. Dès qu’il l’eut croqué, une explosion de saveurs réveilla ses papilles gustatives ! Il n’aurait jamais imaginé tant de goût dans si peu de matière. Une pointe de myrtille, avec du chocolat aromatisé à il ne savait quoi.

- Tu n’aimes pas, vu la réaction que tu as eue en croquant dedans ?

- Si, si, c’est impressionnant, tous ces goûts à la fois, et qui se marient aussi bien ! Je ne sais pas comment tu fais, mais ça se vendrait cher, ta recette, Louis !

- Ah ! Ah ! Ça je ne sais pas. Mais j’ai d’autres expériences chez moi, je t’y emmènerais un jour peut-être.

   Un petit bruit, puis une mélodie, sortit d’une cage aux pieds de Louis. Il souleva le couvercle et en extirpa une petite bête, toute bleue avec de grands yeux, une sorte d’oiseau qui chantait ou plutôt reproduisait un son digne d’un violon. Pierre, très intrigué, lui demanda ce que c’était, et il lui répondit que c’était un moutou-moutou, une bestiole sortie de son imagination, qu’il avait décidé de créer.

   Pierre rentra chez lui, dans son appartement au sixième étage, mangea en face de la fenêtre, avec toute la grande ville qui bougeait sous ses yeux. Puis il s’allongea dans son lit, prit le temps de réfléchir. Qui était donc ce Louis ? Un savant fou vivant des fruits de sa seule imagination ? Il prit conscience que, depuis deux jours, il avait réfléchi, pensé, avait été surpris, avait souri. Il alla regarder dans le miroir son visage si douloureux depuis un an, douloureux parce qu’il ne pouvait plus sourire ; et il sourit, vit son frère…et partit se coucher.

   Pierre resta chez lui pendant près de deux jours, à arpenter stupidement l’appartement, s’affalant devant la télé des heures entières. Il n’alla pas au parc, ni au bord du canal. Qui était donc ce Louis qui arrivait toujours à le surprendre ? Il s’obligea à ne plus penser, et ne sortit que le lendemain matin. Il cocha sur son calendrier le jour du 24 septembre, vit que le 28, ce serait son rendez-vous à l’hôpital. Il traîna les pieds, prit une douche et se résolut à aller au parc. Ce jour-là, il ne vit ni Louis, ni ses folles inventions. Il décida d’y retourner le lendemain.

   Ce ne fut que le 26 que Louis réapparut, et Pierre lui posa la question qui lui trottait dans la tête :

- Mais pourquoi ne mets-tu donc ni chaussette, ni lacet ?

- Ah ! Très bonne question ! À vrai dire, je ne sais pas tellement, je n’aime pas être serré dans mes chaussures, ça doit être pour cela. J’aime être libre. Est-ce que tu fumes ?

- Non, désolé.

- Ah ! Regarde !

   Louis sortit de la poche de son manteau marron une pipe reliée à un petit émetteur. Il colla l’émetteur sur sa tête puis souffla dans sa pipe. Les bulles qui en sortirent avaient toutes des formes différentes : on voyait un bateau, un enfant, un chapeau. Un petit groupe d’enfants s’approcha, et demanda de faire des chiffres. Chaque enfant avait le sien, mais les mères arrivèrent et s’empressèrent de les emmener loin de Louis.

   C’est à ce moment-là, que je me dis que les gens avaient tendance à juger trop vite et surtout en fonction des apparences, sans même connaître les personnes, puis à faire des commentaires très durs. C’est ce qui se passa pour Louis : une des mères partit en criant qu’il était fou et qu’elle appellerait la police, s’il s’approchait encore de ses enfants. Ce fut la première fois où Louis partit la tête basse, sans même me dire quelque chose. Je fis alors de même, et décidai de rentrer chez moi. Le lendemain matin, Louis m’attendait sur le banc, comme si de rien n’était, son grand sourire aux lèvres. Il me dit que l’incident d’hier n’était rien, que ça arrivait. Il me proposa de nous retrouver le premier octobre au parc pour aller ensuite chez lui. J’acceptai et lui demandai s’il n’avait de la famille. Il me raconta que sa mère l’avait abandonné et que son père, ne voulant pas de lui, s’occupait un minimum de son confort, lui versant quelques milliers d’euros par mois. C’est pour cela que Louis ne travaillait pas, ou plutôt, il travaillait avec pour associé son imagination. Il me raconta son rêve, qui était de faire sourire chaque personne et de rendre heureux les gens, grâce à ces créations. Il ne me demanda rien sur ma famille, comme s’il savait que je ne voulais pas en parler.

   Le lendemain,  je partis à ma consultation. J’eus le droit à de nouveaux médicaments et le médecin me fit remarquer que j’avais bonne mine. Il me demanda comment cela se faisait et je lui répondis que j’avais rencontré quelqu’un. Il eut alors un sourire affreux, comme s’il se disait que c’était une hallucination de plus. J’étais sûr, maintenant, grâce à ces enfants, que je n’hallucinais pas, et que Louis et ses inventions existaient vraiment. Je n’étais réellement pas totalement fou, mais ce n’est pas pour autant qu’il m’avait enlevé des comprimés. Arrivé chez moi, je mis de la musique comme j’aime,  sortit mon lecteur de disque et parmi mes vinyles préférés je choisis du Edith Piaf. Sa voix me donna des frissons, comme à chaque fois que je l’écoutais. Cela me permit d’oublier ce regard, ce sourire narquois du médecin. Je m’assoupis sur le sofa, avec Edith Piaf en fond sonore.

   Le premier octobre finit par arriver. Je n’avais pas ressenti un tel sentiment depuis longtemps. La joie, la joie de découvrir peut-être d’autres inventions, mais au fond de moi,  je savais que c’était la joie de ne pas être totalement fou, d’avoir trouvé qui sait peut-être un ami sur qui compter, qui me changerait les idées. Arrivé au banc je l’attendis, impatient. Puis je vis flotter devant moi des bulles je sus alors que Louis était derrière moi avec cette pipe qu’il ne quitte pas.

- Alors, comment vas-tu aujourd’hui, Pierre ? J’ai hâte de te montrer mon chez moi !

- Ça va bien, oui. Allons-y !

« Ça va bien »,  depuis un an, je n’avais pas dis que j’allais bien avec tous ces changements ! Je le suivis sans hésiter. Nous arrivâmes au pied d’une construction qui me parut impressionnante.

- Voici mon chez moi !

- Un immeuble en plein centre ville ? Tout l’immeuble t’appartient ?

- Eh bien, oui !

   L’immeuble - je ne trouvais pas d’autre mot pour le désigner - devait faire à peu près quatre étages. Il était en brique rouge, avec une petite terrasse couverte où poussaient de drôles de fleurs, me semblait-il d’en bas. Il était flanqué d’une sorte de grande cage rectangulaire avec des vitres tintées du rez-de-chaussée au troisième étage à peu près. Je me mis alors à sourire et me dis que je n’étais pas au bout de mes surprises !

- Allez, viens, on monte !

   À droite au fond du hall d’entrée, l’ascenseur n’avait qu’un seul très étrange bouton. Je n’osai le questionner à ce sujet par peur de l’offenser. Arrivés au quatrième, sans doute, sur un petit palier, il y avait un cadran numérique à côté de l’unique porte. Louis y posa sa main et une voix résonna dans toute la maison. Je sursautai, et il m’expliqua que c’était l’ordinateur de maison qui leur souhaitait la bienvenue. Il poussa alors la porte d’entrée, de ce que je pensais être le dernier étage. À l’invitation de Louis qui en faisait autant, je mis mes pieds dans un rectangle de la taille d’un paillasson qui était venu se mettre juste devant moi. Deux petites mains en sortirent, délacèrent mes chaussures, opérations qu’un autre robot  - s’il s’agissait bien de robots – effectuait pour mon ami. Nos vestes furent enlevées par d’autres petites mains sorties des deux rectangles. À la suite de quoi les « paillassons » roulèrent pour disparaître dans un recoin obscur de la pièce unique où nous venions de rentrer. Plusieurs tubes y étaient installés, trois en tout.  Louis interrompit le cours de mes réflexions.

- Alors, que penses-tu de mes paillassons ?

- Ils sont très serviables et pratiques !

- Bon, je vais t’expliquer certaines choses qui t’étonnent sans doute, mais pas toutes, je te préviens. Nous sommes au dernier étage et ce que tu vois, là, ces tubes, ce sont des toboggans. Chaque toboggan dessert un étage en particulier. C’est ma façon à moi de me déplacer dans la maison. Le premier étage est réservé à la cuisine, salon et salle de jeux, le deuxième est mon laboratoire, le troisième contient les chambres à coucher, le quatrième comme tu le vois est la pièce par laquelle tu arrives !

- D’accord, mais comment fais-tu quand tu veux passer du deuxième au troisième sans vouloir tout remonter ?

- Bonne question, tu verras ça en temps voulu ! Et si nous allions prendre le thé ?

- Pas de souci !

   Louis me fit signe de le suivre vers le toboggan de gauche, qui nous conduisit par une belle glissade au premier étage. Le thé était déjà prêt ! Quel goût pouvait-il avoir, me demandais-je ? Qu’avait-il pu encore inventer, ce sacré Louis ? Mais c’était un simple thé à la menthe, sans rien de particulier. Je me mis à rire.

- Tu t’attendais à autre chose,  c’est cela ?

- Ah oui, avec toi on ne sait jamais ! Mais qui l’a préparé, qui a tout disposé si bien ?

- Ah ! Pour cela, nous devons remercier Clémence !

- Tu es marié ?

- Ah ! Ah ! Non ! Clémence, c’est le nom de mon ordinateur de maison. Clémence dirige toutes les machines électriques et mes robots. Dès qu’elle sait que je rentre, elle organise tout pour mon confort et celui de mes visiteurs, qu’elle a bien sûr repérés.

- Ah ! Incroyable...

- Et si nous montions au deuxième étage ?

- Je te suis !

   Louis me dirigea vers le fond de la pièce, où une porte était fermée. Il l’ouvrit. Elle donnait sur une sorte de cage d’ascenseur rectangulaire. Je vis fixé à la paroi, sur le côté gauche,  une petite télécommande ainsi qu’une aiguille tenue par une ficelle. Amusé par ma perplexité, il m’expliqua :

- Ceci me sert pour monter ou descendre. Je t’explique : tu vois, en bas, il y a une sorte de baignoire ?

- Oui, avec un cerceau au-dessus. Mais est-ce que cette cage est dans le grand rectangle noir que l’on voit à l’extérieur collé à ton immeuble ?

- C’est tout à fais ça ! Donc, regarde. Avec cette manette, le cerceau se trempe dans le bain, puis un ventilateur souffle dessus et crée une bulle qui monte jusqu'à moi.

- Bon, je vais t’expliquer certaines choses qui t’étonnent sans doute, mais pas toutes, je te préviens. Nous sommes au dernier étage et ce que tu vois, là, ces tubes, ce sont des toboggans. Chaque toboggan dessert un étage en particulier. C’est ma façon à moi de me déplacer dans la maison. Le premier étage est réservé à la cuisine, salon et salle de jeux, le deuxième est mon laboratoire, le troisième contient les chambres à coucher, le quatrième comme tu le vois est la pièce par laquelle tu arrives !

- D’accord, mais comment fais-tu quand tu veux passer du deuxième au troisième sans vouloir tout remonter ?

- Bonne question, tu verras ça en temps voulu ! Et si nous allions prendre le thé ?

- Pas de souci !

   Louis me fit signe de le suivre vers le toboggan de gauche, qui nous conduisit par une belle glissade au premier étage. Le thé était déjà prêt ! Quel goût pouvait-il avoir, me demandais-je ? Qu’avait-il pu encore inventer, ce sacré Louis ? Mais c’était un simple thé à la menthe, sans rien de particulier. Je me mis à rire.

- Tu t’attendais à autre chose,  c’est cela ?

- Ah oui, avec toi on ne sait jamais ! Mais qui l’a préparé, qui a tout disposé si bien ?

- Ah ! Pour cela, nous devons remercier Clémence !

- Tu es marié ?

- Ah ! Ah ! Non ! Clémence, c’est le nom de mon ordinateur de maison. Clémence dirige toutes les machines électriques et mes robots. Dès qu’elle sait que je rentre, elle organise tout pour mon confort et celui de mes visiteurs, qu’elle a bien sûr repérés.

- Ah ! Incroyable...

- Et si nous montions au deuxième étage ?

- Je te suis !

   Louis me dirigea vers le fond de la pièce, où une porte était fermée. Il l’ouvrit. Elle donnait sur une sorte de cage d’ascenseur rectangulaire. Je vis fixé à la paroi, sur le côté gauche,  une petite télécommande ainsi qu’une aiguille tenue par une ficelle. Amusé par ma perplexité, il m’expliqua :

- Ceci me sert pour monter ou descendre. Je t’explique : tu vois, en bas, il y a une sorte de baignoire ?

- Oui, avec un cerceau au-dessus. Mais est-ce que cette cage est dans le grand rectangle noir que l’on voit à l’extérieur collé à ton immeuble ?

- C’est tout à fait ça ! Donc, regarde. Avec cette manette, le cerceau se trempe dans le bain, puis un ventilateur souffle dessus et crée une bulle qui monte jusqu'à moi.

Dali dessinant dans sa baignoire, 1939.

Dali dessinant dans sa baignoire, 1939.

   Louis monta dans l’énorme bulle qui se présenta devant nous. Il me dit qu’en orientant les ventilateurs - il y en avait au plafond et en bas, la bulle monterait et descendrait selon son envie. Il activa le ventilateur du dessous et monta pour s’arrêter à l’étage du dessus, sortit de la bulle et la perça avec l’aiguille. Apparemment il y avait une télécommande et une aiguille à chaque étage. Je fis de même. Au deuxième étage, il perça ma bulle.

- Voilà comment je me déplace entre chaque étage. Maintenant, tu sais !

- Ouah ! C’est très ingénieux, j’adore ce moyen de transport, on a l’impression de voler !

- Eh oui ! Je m’accorde quelques libertés, parfois, à essayer de me sentir encore plus libre.

- Plus les minutes passent, plus tu m’impressionnes, Louis !

- Non, voyons, rentre dans mon labo !

   Je n’en vis que les murs, tant leurs couleurs étaient magnifiques. Un mélange de bleu, de jaune, de violet et bien d’autres nuances encore. On aurait dit d’énormes taches, comme s’il avait jeté contre les murs tout un tas de pots de peintures.

- Est-ce toi qui as décoré cette pièce ?

- Oui, un jour, un arc-en-ciel se refléta chez moi, j’eus alors l’idée de reproduire ses couleurs, mais mélangées. Pendant un bon mois, je me suis amusé à asperger les murs de peintures de toutes les couleurs pour pouvoir à la fin obtenir ce que tu vois !

- Ça m’impressionne, j’aime beaucoup !

- Je vais te présenter à l’un des habitants de cette maison ! Voici Charli, il a été abandonné parce qu’il il lui manquait une patte, alors j’ai décidé de l’adopter !

   Je vis une petite boule de poils devant mes pieds, avec ces quatre pattes ou plutôt trois. La quatrième était comme une prothèse que Louis lui avait donc inventée, une prothèse pour patte de chat. Elle était en métal, mais ne semblait pas déranger Charli, au contraire.

- Je lui ai fabriqué cette prothèse pour qu’il aille mieux. Je pense qu’il est né avec trois pattes car il n’y avait aucune cicatrice et depuis sa prothèse, il se plait bien chez moi, surtout sur ma banquette !

- Ça a l’air de ne pas le déranger, en effet !

   Sans transition, Louis changea de sujet :

- Pierre, aimes-tu la musique classique ?

- Oui, beaucoup.

- Alors suis-moi.

   Il me conduisit vers une pièce à coté de son labo, une pièce qui l’aidait parfois à réfléchir, me confia-t-il. Devant la porte se trouvait un bocal avec des petits bonbons roses. Il en prit dans sa main et nous entrâmes. Je vis plein de petites bêtes comme celle du parc, les, hum,  « moutou-moutou » comme Louis les appelait. En rentrant toutes les petites bêtes ou plutôt oiseaux s’installèrent sur quatre tiges en métal différentes et par couleur : les bleus et les verts étaient plus nombreux que les roses et il y avait seulement deux jaunes devant. Une petite flûte était posée devant eux. Louis la prit et me dit :

- Que préfères-tu ? Beethoven, Mozart, Liszt, Wagner ou du Vivaldi, mon cher Pierre ?

- Bon, je vais opter pour du Vivaldi !

Il regarda le petit cahier devant lui, souffla quelques notes, qui m’étaient totalement inconnues, dans cette drôle de flûte triangulaire. Les oiseaux s’envolèrent. Louis souffla une deuxième fois, une note seulement, et les oiseaux se posèrent sur leurs branches respectives.

- Je leur ai dit de nous jouer du Vivaldi, Le Printemps.

- D’accord.

   Je ne savais quoi dire d’autre.

   C’est alors que ces petites bêtes se mirent à chanter où plutôt à reproduire parfaitement le son d’un orchestre complet, dans le bon tempo. C’était très agréable, et de plus un spectacle magnifique. Le concerto à peine terminé, Louis donna des bonbons roses à chacune de ces délicieuses bestioles, sans doute pour les récompenser.

- Alors, cela t’a plu ?

- Oui, énormément !

- Chaque couleur de moutou-moutou correspond à une famille instrumentale. Les bleus sont les instruments à vents ; les verts : les instruments à cordes. Les roses sont les instruments à percussion et les deux jaunes les pianos.

- Quelle ingéniosité ! Tu es vraiment très fort !

- C’est peu de chose ! Cette flûte de mon invention me sert pour leur communiquer la chanson que je veux entendre.

- Ouah !

- Allons sur mon balcon, que je te montre mes fleurs !

- Celles que les pigeons ont détruites ?

- Oui, tout à fait, j’ai dû en recréer !

- Allons-y !

   Sur son balcon recouvert pour que les pigeons ne puissent, encore une fois, détruire ses inventions, il me raconta leur histoire :

- Un beau jour, une de mes expériences poussa d’un coup, la fleur-chocolat. Elle ressemblait d’abord à un petit tournesol, et à maturité, elle s’était transformée en chocolat. Ces affreux pigeons me l’ont mangé ! Est-ce que ça te tenterait de goûter à mes fameuses tournochoc ?

-  Oui, avec grand plaisir !

- Et puis, grâce à cela, je ne pollue pas. Je peux créer mon propre chocolat naturellement. Tu sais, je réfléchis souvent à des choses qui pourraient lutter contre le réchauffement climatique, car tout le monde est concerné.

- Tu as bien raison, Louis !

- Tiens, goûte !

- Hum ! C’est très bon, c’est comme du chocolat noir, sauf que je suis en train de manger un pétale de ta tournochoc.  Ah ! Ah !

- Tant que cela te plaît, c’est le principal.

   J’eus soudain une idée, c’était mon tour. C’était plutôt une révélation. Quelque chose s’était peu à peu précisé dans ma tête tout au long de la visite.

- Aimes-tu l’art, Louis ?

- Je n’y connais pas grand-chose…

- Ah d’accord,  et je ne t’ai pas demandé quand était ton anniversaire ?

- C’est aujourd’hui même.

- Et tu ne me l’as même pas dit ! Bon anniversaire ! Ça te dirait que je t’emmène voir un artiste que j’adore ? Il a une exposition permanente à Montmartre, cela te tenterait ?

- Bien sûr ! Merci, Pierre !

   J’étais content de moi. Nous décidâmes d’y aller en vélo, à Montmartre. Ce fut difficile ! La côte, longue et dure, nous contraignit à mettre pied à terre plus d’une fois. Louis n’en pouvait plus. En haut de la butte, je lui expliquai le programme que j’avais concocté en chemin.

- Allez, Louis, c’est un peu plus loin, et nous sommes arrivés à l’espace Dali, un de mes artistes préférés, vois-tu.  Après la visite je t’emmènerai ailleurs !

- Comment se fait-il que tu connaisses aussi bien ?

- J’y allais avant avec mon frère…

- D’accord, rentrons !

   Nous accrochâmes nos vélos sur le côté et rentrâmes. Il découvrit qui était cet étrange personnage. Il était surpris mais semblait heureux. Louis était pendu aux lèvres du guide, comme un enfant aux lèvres d’un conteur. Il avait le même sourire extasié que moi, quand j’avais découvert par hasard ce peintre si étonnant, qui continuait d’ailleurs de me fasciner. La visite terminée, nous décidâmes de rester pour voir à loisir toutes les œuvres.

   Peu avant de sortir des salles, Louis m’appela pour me demander de venir voir une sculpture : c’était le téléphone homard …Il me confia alors :

- J’aime beaucoup cette œuvre, elle m’inspire ! Je pense avoir une idée d’inventions. J’adore ce que fait ce Dalí avec l’histoire des montres qui coulent, ou même ces magnifiques sculptures, aucun détail n’est laissé au hasard. Dans chaque œuvre se trouvent des indices. C’était un génie ! Je pense inventer un téléphone comme celui-ci : dès que certains mots seront prononcés, comme des insultes ou  les signes d’une dispute entres deux personnes, une pince sortira du téléphone et leur pincera l’oreille !

Textes d'élèves : Peinture et Littérature (5)

- Ah ! ça serait une très bonne invention, mon cher Louis ! Maintenant, sortons, allons place du Tertre, c’est la place des artistes peintres, des caricaturistes. Tu ne peux pas repartir sans notre caricature en main, Louis !

- Je te suis.

   J’optai pour une petite dame très souriante. Elle nous fit cela en moins de trente minutes. Le résultat le fit bien rire. Il me dit qu’il l’accrocherait dans sa cuisine. Je lui suggérai d’aller manger aux pieds de la basilique Montmartre. Il accepta avec joie.

   J’achetai des sandwichs et l’emmenai au pied de la basilique. Il  découvrit les longs jardins qui descendaient jusqu’au carrousel. Ce jour-là, il faisait beau, et chaud, le temps parfait pour un casse-croûte à l’extérieur. Je proposai de nous asseoir près d’une musicienne, une violoniste. Je reconnus tout de suite la musique du film Amélie Poulain, « J’y suis jamais allé », qui convenait très bien dans le contexte de cette journée, Louis n’étant jamais allé à Montmartre…qui avait l’air de lui plaire énormément !

- Connais-tu la musique que joue cette femme ?

- J’ai un vague souvenir, impossible d’en dire plus !

- C’est la musique d’un film, Amélie Poulain.

- Ah oui !

- Et le titre, Louis, tu t’en rappelles ?

- Alors là, pas du tout.

- C’est « J’y suis jamais allé » !

- Quelle coïncidence ! Le hasard, toujours le hasard ! Celui qui fait les choses et parfois très bien pour moi la vie et faites de hasard et de coïncidences !

- Tu as raison,  bon appétit !

Nous mangeâmess nos sandwichs tout en continuant d’écouter cette chanson. Nous partîmes en laissant une pièce à la violoniste pour ce beau spectacle.

- Et si nous allions voir la tour Eiffel Louis ?

- Je suis partant !

   Arrivés au pied de la tour Eiffel, on leva la tête jusqu'à avoir mal. Puis j’achetai deux glaces, bienvenues par cette chaleur. Paris est truffé de musiciens de rue. À coté du marchand de glace se trouvait un accordéoniste, qui me rappela celui de mon enfance. Chaque jour, du midi, jusqu’en fin de soirée, il jouait, juste par plaisir, car ce n’était pas pour les rares pièces qu’il récoltait. Chaque jour aussi souriant, il était au même endroit. Je ne l’avais plus revu depuis mon déménagement à Paris, mais quel plaisir, de ma tendre enfance à mon adolescence, de l’entendre, quand je passais près du bistro où il s’abritait les jours de pluie.

- Viens, Louis !
- Où allons-nous ?
- Voir l’accordéoniste !

Je me dirigeai vers l’accordéoniste pour lui demander de jouer « Joyeux anniversaire ». La mélodie commença et je me mis à chanter. Des gens autour de nous continuèrent la chanson. Louis se mit à rire, si bien que je fis comme lui. Enfin, enfin je retrouvai le plaisir de vivre et de m’amuser et cela, grâce à Louis ! Louis me tira de ma rêverie bienheureuse.

- Allez, viens Pierre, rentrons chez moi avant qu’il ne fasse nuit !

- Pas de problème.

   Nous reprîmes nos vélos et rentrâmes chez lui. Louis demanda à Clémence de préparer du thé dans la salle de jeux. Je vis alors tous les petits robots fonctionner, du ménager à celui qui apporte le thé.

- Ça te dirait de dormir chez moi ce soir, Pierre ?

- Oui, avec plaisir !

- Aimes-tu le manger Vietnamien ?

- J’aime beaucoup le Chinois, alors le Vietnamien, je pense que oui !

- D’accord, je vais commander dans ce cas ! Il y en a un très bon au coin de la rue.

- C’est ok à une seule condition ! Que tu me laisses payer, car c’est ton anniversaire et tu m’as invité chez toi, cet après-midi !

-  Oui, mais moi aussi, je mets une condition, alors !

- Laquelle ?

- Tu restes dormir chez moi, et c’est moi qui paye le restaurant le prochain coup !

- Ça en fait deux, de conditions, là, Louis. Mais d’accord !

   Il partit commander. À son retour, ce fut un vrai régal, simple mais très bon.

- Viens Pierre, allons faire une partie de billard pour digérer !

- D’accord.

   Nous nous rendîmes dans sa salle de jeux. En plein milieu se trouvait le billard, à droite une chose étrange comme une très grande caisse fermée par une porte avec une petite vitre tintée. À gauche,  il y avait un inkball, assez ancien, mais il paraissait en bon état. Il tira la manette du billard et toutes les boules tombèrent, des boules transparentes.

- Comme tu le vois, ces boules sont transparentes, car comme ça tu ne choisis pas vis-à-vis des points que tu veux marquer, il s’agit juste de réussir à mettre des boules dans les trous. Une fois la boule tombée, elle retourne d’où elle est partie et c’est seulement à ce moment-là que tu vois le nombre de points que tu as gagné. Comme ça, tu as toujours ta chance, même si tu ne sais pas bien jouer !

- Ah ! C’est ingénieux cela !

   Louis gagna deux parties, moi une seule.

- Veux-tu qu’on fasse une partie d’apesantcool ?

- Est-ce cette boîte en métal ?

- Oui, tout à fait !

- Bonne idée !

 Nous rentrâmes dans la boîte. Tout de suite, je me mis à flotter. L’apesanteur était inversée, les murs étaient oranges et recouverts de mousse.  Nous pouvions alors rebondir, flotter dans tous les sens, c’était un moment très agréable. Nous riions et jouions comme deux grands enfants.

- Viens, Pierre ! Je vais t’emmener dans la chambre d’ami pour que tu puisses prendre une douche.

- Ah merci ! C’était une super journée !

   Après avoir pris ma douche, je descendis rejoindre Louis qui était en train de jouer du piano. Il s’arrêta en m’entendant percer ma bulle.

- Hé ! Pierre ! Tu sais jouer du piano ?

- Non, malheureusement. J’adore pourtant cet instrument.

- Dans ce cas, viens ici !

   Deux chaussons étaient placés sur les pieds du piano et deux tiges en métal souple sortirent avec deux gants au bout. Il me dit d’enfiler tout ça, et de penser à une chanson que j’aimais au piano. Sans m’en rendre compte, je me mis à jouer une comptine d’un autre été de Yann Tiersen, jusqu’à la dernière note, à mon extrême étonnement. Les gants et les chaussons avaient guidé mes mains et mes pieds ! Un inventeur très doué, ce Louis, décidément !

    L’heure étant venue de se coucher, je souhaitai bonne nuit à Louis et rentrai dans la chambre d’ami, une chambre sans surprise…

    Ce fut ainsi que Pierre s’endormit, le sourire aux lèvres, sans même avoir pris un de ces maudits médicaments.

--------------------

   Quelque temps plus tard, Pierre proposa à Louis de devenir son associé, pour monter leur entreprise. Ayant un diplôme de commerce, il s’occupa de la vente. Le transport en bulle s’avéra être très pratique, si bien que beaucoup de monde l’adopta. Ils créèrent des plateformes avec de gigantesques ventilateurs pour accueillir toutes ces personnes. Les transports en commun furent remplacés par la bulle et ce fut ainsi que Pierre et Louis réussirent à avoir une des plus grandes entreprises de France, si prospère qu’elle ne tarda pas à intéresser certains grands pays et investisseurs étrangers. Louis développa ses inventions et les commercialisa avec l’aide de Pierre. Le père de Louis voulut s’associer avec eux, mais Louis refusa, cette affaire, c’était la leur, à tous les deux, et pour lui montrer sa gentillesse, tout de même, Louis lui offrit un téléphone vraiment particulier.

 

   Le 21 septembre avait bel et bien changé la vie de Pierre, mais aussi celle de Louis.

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